mercredi 29 novembre 2017

Profession : Éducateur spécialisé

Pratico pratique, d'expliquer sa pratique c'est pratiquement impossible.
Parce que c'est difficile d'expliquer le lien, d'expliquer pourquoi, d'expliquer comment on s'y prend, d'expliquer la relation ce qu'il s'y passe, ou pas...
C'est difficile d'expliquer le décalage, de rendre compte et de s'en rendre compte. D'expliquer les interstices où il s'est passé un "truc" particulier. Ce "truc" qu'il est si difficile d'expliquer....
Pourtant ça s'est passé et ça peut alors commencer !
Parfois, c'est pratique de ne pas expliquer sa pratique, ça permet d'éviter, de flouter, d'ajuster ce que l'on fait, ce que l'on tente...
Pratico pratique, d'expliquer sa pratique c'est pratiquement impossible.
Pourtant, tous les jours nous tentons,  nous tricotons, nous bricolons.
La solution a priori nous ne l'avons jamais pourtant nous savons faire, faire face, faire avec, faire contre, faire pour quand s'est nécessaire.
Au delà d'être des praticiens nous sommes des chercheurs car chaque rencontre est unique et particulière dans sa singularité.
Il n'y a pas une pratique pareille, il n'y a pas une façon de faire, ni même un mode d'emploi.
Une approche sans doute, une envie certainement, un professionnalisme assurément.
Pourtant fumeurs de clopes, buveurs de cafés, glandeurs, grande gueule... Les clichés sont connus.
Alors que passeurs d'humanité, semeurs de graines, créateurs de possibles... Parlons-en !
Parlons-en sous toutes ses formes, par tous les moyens, par tous les prétextes....


Jérémy

dimanche 26 novembre 2017

L'essentiel


Toi, petite femme frêle entourée d'un drap. Tant de douceur dans tes gestes, tant de pudeur dans ta voix et tes sourires.
Je ne connais pas grand chose de ton histoire. Seulement que tu as quitté ton pays en guerre pour survivre. On pourrait constater que nous ne partageons pas la même langue, n'avons pas les mêmes coutumes ni la même religion. Mais je préfère voir ce qui nous rassemble. 
Nous sommes femmes, mères et avons une furieuse envie de partager. Se comprendre par des mots n'est pas chose aisée. Je sens pourtant que tu voudrais me dire des tonnes de choses et continuer d'en faire d'autres. 
Avec toi je réapprends à communiquer. Nos regards en disent longs. A tes côtés, je vois ce qu'on ne sait plus regarder et j'écoute tous ce qui ne s'entend pas.

Revenir à l'essentiel.

Petite fleur



samedi 25 novembre 2017

Une bouteille sur sa route...

Ca fait un moment qu'on le connait :
Il semble tracer sa route sur son scooter blanc.
Casquette visée à l'envers, tatouages sur les bras, diam's à l'oreille.
Le quartier il connait, les histroires aussi..
Un gars plutôt cordial.
Il semble tracer sa route sur son scooter blanc.
L'herbe il la coupe c'est sa passion, il la fume aussi et c'est pas un problème.
Sa copine, casquette rose bonbon clouée sur sa tête, ils sont beaux d'amour ensemble.
Le taf : ce sera paysagiste, une formation doit commencer d'ici peu, tout est calé...

Mais, un jour  il franchira la porte du local pour nous dire que la bouteille lui donne le tournis.
Tellement le tournis que son scooter ramasse, son pieds aussi... Que son couple est en déroute...Qu'il a raté la finalisation de son inscription à sa formation.
Alors le travail commencera alors il faudra être patient. S’accommoder des chutes et rechutes. Aller à son rythme et accepter même si ça fait mal, il ne faudra pas lui en vouloir, juste continuer, lui exprimer sans juger... Même si la solution on la voit, alors que lui a encore les yeux brouillés par les effluves d'alcool.
Ces effluvent qui laissent progressivement place au relent de son histoire familiale.
Il faudra être patient, surtout sans juger.
Pour que sa route, il puisse la tracer sur son scooter blanc...

Jérémy


mercredi 22 novembre 2017

La pensée

L'éducatif, un jeu de théâtre permanent ? Tous les jours je vis une nouvelle histoire. Du dramatique, au comique en passant par le pathétique. Parfois je suis actrice, d'autre fois spectatrice. Il y a régulièrement de nouveaux acteurs, que je découvre tour à tour. La pièce ne dure qu'un temps...ou deux. Cette dernière, se termine très souvent en coup de théâtre ! Non pas sous les applaudissements, mais sous les battements des coeurs qui battent d'avoir vécu ensemble, un instant singulier, dont personne ne connaissait la fin.

                                                                                                                       
                                                                                                                               
 Petite fleur

jeudi 9 novembre 2017

De la dynamite... De groupe !

3,2,1...
Ils se coupent la parole, se manquent de respect, s'insultent, se toisent, se chambrent...
Ils sont là...comme ils doivent être, comme on leur demande d'être...
Ils le jouent leur rôle, leur rôle d'élève de SEGPA, le mot est posé, l'abréviation est posée, L'abreviation est  posée au même titre que le constat qui est fait sur eux. Une abréviation...
Une réduction...de la pensée induit par ce qui est mis en scène par ses élèves. Par ce qui est mis en scène devant l'adulte. Le raccourcis est fait. La sentence sera irrévocable !
3,2,1...
Pourtant ça saute aux yeux.
Ça déborde d'eux même....individuellement c'est le bordel.
Comment faire collectif ? Comment faire groupe ? Ça va sauter...
A moins que...
3,2,1....
A moins que le décalage s'opère, à moins que l'adulte regarde...différemment
Propose...différemment, s'adapte...différemment.
Jouer, positiver, ne pas exclure, accepter même si c'est trop...
Créer autre chose, autrement. Permettre du possible quand tout paraît impossible.
Diversifier les moyens.
C'est notre responsabilité d'adulte.
0........

Jérémy