mercredi 28 février 2018

Monsieur : tu pues de la gueule !

Le truc est balancé et là t'es mal !
Alors on en fait quoi ?
Sur le moment pas grand chose...enfin tu te justifies, tu tentes des explications scabreuses, tu essaies de t'en sortir...
Mais, ils t'ont touché, tu ne peux pas te cacher derrière ta fonction, c'est toi qui a pris un coup...
Pourtant t'en a vu d'autre mais là c'est toi...Pourquoi cette fois plutôt qu'une autre ? C'est comme ça !
Alors tu tenteras de comprendre même si tout paraît assez rationnel...tes collègues te rassure. Passe à autre chose...
Mais, peut être qu'il y a quand même quelque chose à en tirer.
Alors parlons en !
Analyse des pratiques, pratique...
Le dé-tricotage s’opère ! La question de l'odeur est présente à chaque fois avec ce groupe et ce depuis le début. On reprend dans l'ordre
D'abord c'est la salle qui pue, la semaine d’après c'est un camarade qui sent fort puis de nouveau entre eux " j'ai envie de péter" ... Enfin moi...
Alors, alors quoi tu pues de la gueule point !
Peut être, sûrement...
Mais peut être que c'est ce qu'ils ressentent, peut être que ça les fait chier d'être là ? Peut être qu'on les emmerdes alors ils nous pètent à la gueule. Peut être qu'ils se sentent tellement quotidiennement considérés comme des merdes qu'ils tentent de nous le dire de cette façon là ? Et si ça puait ce qu'on leur proposait ?
Peut être qu'ils nous disent qu'ils aimeraient bien être valorisés, peut être qu'ils nous disent qu'ils valent mieux que se qu'on pense d'eux ?
En tout cas cette histoire sent pas bon !
Dans le doute tu prendras quand même un chewing-gum pour la prochaine.

Jérémy

mercredi 7 février 2018

Visage


Une vie qui n'a d'âge que par l'interface de ce visage.

Ce visage maculé de rides,
Ces rides qui témoignent d'une vie d'un autre âge, loin d'une vie sage.
Ces rides aussi profondes que l'éternité d'une vie sans fond...
Ces rides terrains accidentées d'une vie aux multiples visages.
Ces rides au confluent d'une vie enchaînée au rêve d'être simplement libre.
Les coups durs, l’enfermement interne, la folie "clochard céleste".

Ce visage aux yeux verts,
Ces yeux verts comme des rubis à moitié fermés par le froid qui cisaille.
Ces  yeux verts engloutis dans un visage boursouflé et soutenu par deux valoches de taille.
Ces yeux verts qui ont vu l’inacceptable mais qui ont gardé cette lueur de compassion.
Ces yeux verts qui ont pris le temps de regarder le bourgeonnement des premières fleurs du printemps avec passion.
Ces yeux verts taillés à la serpe, aiguisés et méfiants.
Ces yeux verts qui ont percé, percé l'Humanité dans ce qu'elle a de plus intime.
Ces yeux verts qui n'ont de larmes que devant la beauté d'un coucher de soleil.
Le désespoir de cette situation impensable et la folie de n'accepter rien d'autre que d'être libre..

Ce visage qui porte ce nez,
Ce nez rouge, coulant par habitude...
Ce nez qui a senti, senti la misère, senti le rance, la pisse...
Ce nez qui a senti le parfum de la rosée du matin au détour d'une nuit passée à rêver les yeux vert ouvert.
Ce nez qui a senti les embruns de cette vague de liberté.

Ce visage qui tient cette bouche,
Cette bouche, qui aujourd'hui palabre des phrases sans sens,
Cette bouche ridée, tirée, gercée...
Cette bouche qui jadis entraînait la parole avec éloquence,
Cette bouche dont la poésie rime avec esprit libre.

Ce visage tenu par des mains,
Des mains épaissies par le froid et l'alcool,
Des mains qui n'ont plus de prise sur ce monde.
Des mains qui ont caressé du bout des doigts cette colombe blanche insaisissable.

Jérémy