Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle en a fait des conneries, vol bagarre et j'en passe...Derrière les barreaux, elle tape, elle gueule, elle tourne comme un lion en cage...
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Pourtant, le juge les lui a retiré et les services sociaux ne font pas mieux qu'elle. La preuve sa gosse elle fugue chez sa grand-mère.
Elle est prête à tout, cette femme-là, pour ses enfants. Pendant sa perm prévue le 24 décembre pour un rendez-vous médical elle envisage de ne pas rentrer... Elle s'en fout, elle veut être avec ses enfants.
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Sa mère pour l'apaiser lui ramène du shit et un téléphone, manque de pot elle se fera attraper. Verdict : pas de perm, une semaine de plus, elle évite le mitard, la directrice l'aime bien...
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle est même prête à se soigner, à entamer une cure, une post-cure peu importe faut qu'elle lui fasse voir au juge, qu'elle est capable même si elle l'emmerde parce que de toute façon les services sociaux ils ne font pas mieux qu'elle.
Mais comment faire quand on a une procédure d'expulsion sur le dos ? Un taudis pour appart ?
Faut qu'elle leur fasse voir à tous qu'elle est capable.
Cette femme là ses poumons se sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle prouve, elle joue le jeu, elle donne le change, elle se bat...
La cure : on laisse de côté, on tente en ambulatoire le doc est ok, on est sur la bonne voie.
Son appart : elle le remet en état.
Cette femme-là ses poumons se sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Son avocat fait le job, le destin s'en mêle vice de forme dans la procédure la plainte des voisins n'est pas retenue.Verdict : elle récupère son appart.
Cette femme-là, je vous l'ai dit, ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle récupère ses trois enfants.
Jérémy
Éducateur spécialisé depuis 2012, je constate tous les jours le fossé qui se creuse entre les valeurs pour lesquelles je me suis lancé dans ce métier et leur utilisation sur le terrain. Parfois (souvent...) je n'y comprends rien ! Pourtant, je suis sûr qu'il existe des pratiques qui méritent d'être exposées, partagées... Alors parlons en, écrivons, partageons...
vendredi 5 août 2016
Brèves de perm:
- 9h00 : Départ
Et si et si... si je ne rentrais
- 9h30 : Sur la route
- 10h :Arrivée Paris
Juste une parce que tu es là et qu'on a un entretien, pour une post cure dans...10 mn. T' façon on y va mais je le sens pas
- 10h05 : La serveuse nous sert
- 10h30 : La salle d'attente
- 11h : Fin entretien
- 12h30 : Retour
jeudi 4 août 2016
Cet homme
C’est l’histoire d’un homme, cet homme est en prison. Cet homme est en prison depuis 14 ans pour un fait...grave !
La prison il la connaît, les codes aussi ! D'ailleurs cet homme là...on n'oserait pas l'embêter,
On n'oserait pas venir le chercher, on n'oserait pas lui faire à l'envers.
On pourrait dire que c'est un dur, qu'il en a vu.
Cet homme à ses rituels en prison le matin c'est exercices physiques, douche, café, promenade, l'après-midi c'est quasiment identique il est réglé tout est programmé, il n'y a pas de faille, on ne l'embête pas , on ne vient pas le chercher, on ne lui faire à l'envers.
On pourrait dire que la sortie prévue dans les prochains mois est une formalité pour cet homme qui ne montre pas ses émotions.
Mais non ! Cette sortie c'est son plus grand défi. Cette sortie tant attendue, enfin...pour le commun des mortels, fait le lien entre un passé qui n'existe plus et un futur impossible dans une société qu'il ne connaît pas !
Pourtant c'est un dur...pourtant entre quatres murs cette sortie le fait pleurer, lui fait horreur.
Mais il n' a pas le choix il ne peut quand même pas rester ?!
Alors oui, il a bien eu quelques permissions, pour tenter de retrouver des repères en famille, aux quotidiens...et pourtant c'est une déchirure, une impossible réconciliation entre cet homme et la civilisation. Les codes, il ne les connaît plus...pas. Le simple fait d'aller chercher une baguette de pain et de devoir la payer le terrifie !
Pourtant je vous jure cet homme c'est un dur, cet homme on ne l'embête pas, on ne vient pas le chercher, on ne lui fait pas à l'envers.
Cet homme a payé sa dette, cet homme est resté 14 ans en prison, pour un fait...grave.
La prison il la connaît, les codes aussi ! D'ailleurs cet homme là...on n'oserait pas l'embêter,
On n'oserait pas venir le chercher, on n'oserait pas lui faire à l'envers.
On pourrait dire que c'est un dur, qu'il en a vu.
Cet homme à ses rituels en prison le matin c'est exercices physiques, douche, café, promenade, l'après-midi c'est quasiment identique il est réglé tout est programmé, il n'y a pas de faille, on ne l'embête pas , on ne vient pas le chercher, on ne lui faire à l'envers.
On pourrait dire que la sortie prévue dans les prochains mois est une formalité pour cet homme qui ne montre pas ses émotions.
Mais non ! Cette sortie c'est son plus grand défi. Cette sortie tant attendue, enfin...pour le commun des mortels, fait le lien entre un passé qui n'existe plus et un futur impossible dans une société qu'il ne connaît pas !
Pourtant c'est un dur...pourtant entre quatres murs cette sortie le fait pleurer, lui fait horreur.
Mais il n' a pas le choix il ne peut quand même pas rester ?!
Alors oui, il a bien eu quelques permissions, pour tenter de retrouver des repères en famille, aux quotidiens...et pourtant c'est une déchirure, une impossible réconciliation entre cet homme et la civilisation. Les codes, il ne les connaît plus...pas. Le simple fait d'aller chercher une baguette de pain et de devoir la payer le terrifie !
Pourtant je vous jure cet homme c'est un dur, cet homme on ne l'embête pas, on ne vient pas le chercher, on ne lui fait pas à l'envers.
Cet homme a payé sa dette, cet homme est resté 14 ans en prison, pour un fait...grave.
Jérémy
Quand le travail social est résigné !
L’errance, le désespoir, le paradoxe, la résignation, l’usure, arff y a rien à faire, y reproduit les mêmes mécanismes depuis des années.
L’usure, se racheter d’un passé cabossé, l’usure, la violence, faire
ses preuves, y met tout en échec, le cadre tenir le cadre quel que soit le
cadre?
Le projet, y veut tout tout de suite, patience, système, en
contradiction mais système, limite du système mais système.
Désinfecter,
consommer, il a reconsommer, en retard vous êtes en retard, chute rechute,
dégringolade, expulsion, rue, violence, prison, produit, rue, violence, prison,
produit, mécanisme, mécanisme, mécanisme
Humain, humain.
Galère, hébergement, logement, rue 115,
foyer, alcool, vole, misère, misère…
On a déjà tenté y a rien à faire pour lui, se racheter, se
racheter c’est pour ton bien…
Grillé vous êtes grillé, liste rouge...
Ça fait 20 ans qu'on le connait, y a rien à faire...
Le sens des mots
J'ai suis allé voir ma chef de service pour avoir quelques conseils...
Elle m'a dit " Jérémy, il te suffit :
De
partir de constats, qui te permettront de dégager une problématique, à
partir de laquelle tu pourras émettre des hypothèses qu'il te faudra
vérifier à l'aide d'indicateurs. On nommera ça l'évaluation. Celle-ci
peut être de deux sortes quantitatives et qualitatives. C'est important
le qualitatif il faut écrire ce que l'on fait...Mais sois précis dans
tes indicateurs quantitatifs c'est eux qui nous permettront d'assurer le
financement.
Bah
oui ! tu comprends ?! Ton projet il est financé, et tu penses que le
financement il vient d'où ? Il faut rendre des comptes...
Il
faut être productif et voir si tout cela est rentable, c'est fini le
temps ou on finançait tout n'importe comment, maintenant on contrôle y a
eu trop de dérives... Rassure toi si ton projet tient la route, on
pourra le généraliser. Tu ne penses quand même pas que parce que tu as
une idée c'est acquis ? On va d'abord faire une phase d’expérimentation
qui durera deux semaines, on fera un COPIL avec le reste de l'équipe. As
tu pensé à un planning prévisionnel ? Il faudra aussi un retro planning
!"
Inscription à :
Articles (Atom)