L'enfermement

Cet homme là ! 

C’est l’histoire d’un homme, cet homme est en prison. Cet homme est en prison depuis 14 ans pour un fait...grave !
La prison il la connaît, les codes aussi ! D'ailleurs cet homme là...on n'oserait pas l'embêter,
On n'oserait pas venir le chercher, on n'oserait pas lui faire à l'envers.
On pourrait dire que c'est un dur, qu'il en a vu.
Cet homme à ses rituels en prison le matin c'est exercices physiques, douche, café, promenade, l'après-midi c'est quasiment identique il est réglé tout est programmé, il n'y a pas de faille, on ne l'embête pas , on ne vient pas le chercher, on ne lui faire à l'envers.
On pourrait dire que la sortie prévue dans les prochains mois est une formalité pour cet homme qui ne montre pas ses émotions.
Mais non ! Cette sortie c'est son plus grand défi. Cette sortie tant attendue, enfin...pour le commun des mortels, fait le lien entre un passé qui n'existe plus et un futur impossible dans une société qu'il ne connaît pas !
Pourtant c'est un dur...pourtant entre quatres murs cette sortie le fait pleurer, lui fait horreur.
Mais il n' a pas le choix il ne peut quand même pas rester ?!
Alors oui, il a bien eu quelques permissions, pour tenter de retrouver des repères en famille, aux quotidiens...et pourtant c'est une déchirure, une impossible réconciliation entre cet homme et la civilisation. Les codes, il ne les connaît plus...pas. Le simple fait d'aller chercher une baguette de pain et de devoir la payer le terrifie !
Pourtant je vous jure cet homme c'est un dur, cet homme on ne l'embête pas, on ne vient pas le chercher, on ne lui fait pas à l'envers.
Cet homme a payé sa dette, cet homme est resté 14 ans en prison, pour un fait...grave.

Jérémy

Cette femme-là. 

Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle en a fait des conneries, vol bagarre et j'en passe...Derrière les barreaux, elle tape, elle gueule, elle tourne comme un lion en cage... 
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Pourtant, le juge les lui a retiré et les services sociaux ne font pas mieux qu'elle. La preuve sa gosse elle fugue chez sa grand-mère.
Elle est prête à tout, cette femme-là, pour ses enfants. Pendant sa perm prévue le 24 décembre pour un rendez-vous médical elle envisage de ne pas rentrer... Elle s'en fout, elle veut être avec ses enfants.
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Sa mère pour l'apaiser lui ramène du shit et un téléphone, manque de pot elle se fera attraper. Verdict : pas de perm, une semaine de plus, elle évite le mitard, la directrice l'aime bien...
Cette femme-là ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle est même prête à se soigner, à entamer une cure, une post-cure peu importe faut qu'elle lui fasse voir au juge, qu'elle est capable même si elle l'emmerde parce que de toute façon les services sociaux ils ne font pas mieux qu'elle.
Mais comment faire quand on a une procédure d'expulsion sur le dos ? Un taudis pour appart ?
Faut qu'elle leur fasse voir à tous qu'elle est capable.
Cette femme là ses poumons se sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle prouve, elle joue le jeu, elle donne le change, elle se bat...
La cure : on laisse de côté, on tente en ambulatoire le doc est ok, on est sur la bonne voie.
Son appart : elle le remet en état.
Cette femme-là ses poumons se sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Son avocat fait le job, le destin s'en mêle vice de forme dans la procédure la plainte des voisins n'est pas retenue.Verdict : elle récupère son appart. 
Cette femme-là, je vous l'ai dit, ses poumons ce sont ses enfants. Elle vit, elle respire pour eux.
Elle récupère ses trois enfants.

Jérémy

Brèves de perm: 

  • 9h00 : Départ 
Bien sapé, grosse bouffée d’oxygène entre deux tafs, comme un air de liberté ! 
 Et si et si... si je ne rentrais
  •   9h30 : Sur la route
Là c'était les lieux de deals, je venais chercher mon matos ici. C'était fou à l'époque y avait une file d'attente laisse tomber. Les flics avaient triquard le coin.  Pour éviter de se faire choper avec le matos on tapait la haut ! Ils voyaient bien qu'on était défoncé mais qu'est-ce que tu veux on n'avait rien sur nous! 
  •     10h :Arrivée Paris 
Café, trop dur de résister ce sera une bière :
 Juste une parce que tu es là et qu'on a un entretien, pour une post cure dans...10 mn. T' façon on y va mais je le sens pa
  •  10h05 : La serveuse nous sert
T'as vu la gonzesse ? Pouah Paris...  
  • 10h30 : La salle d'attente
putain c'est long..
  •  11h : Fin entretien
Ouais c'est bien mais j'irai pas ! J'ai un deuxième entretien ça me fera reprendre l'air et puis j'irais...niqué. 
  •  12h30 : Retour
T'as vu le salon de massage, la petite chinoise je suis sûr qu'elle fait l'intégrale ! Attends j 'vais voir. Si tu m'avais pas accompagné j'aurai fait un malheur mais je ne veux pas te mettre en galère. 

  •  12h45 : Dans la voiture
C'est depuis la mort de ma mère. C'est un cauchemar comme elle me manque. Elle savait elle que j'étais fragile elle disait à mes sœurs de me protéger et de prendre soin de moi. 
Franchement c'est dur, j'avais tout arrêté mais quand elle est morte c'était plus fort que moi. 
Jérémy, faut que j'arrête mes conneries... J'ai un caractère même moi je ne me comprends pas. 
 J'ai presque 50 ans, j'ai fait quoi de ma vie...dope prison, prison dope.
  • 13h : Arrivée
Putain il est 13h la perm finit à 18h on fait quoi ??? J'vais quand même pas rentrer maintenant ils vont me prendre pour un ouf ! Et en même temps t'es obligé de me raccompagner sinon t'es en galère. 
 J'serais là à 17h sans soucis tu peux compter sur moi ! 
  • 17h :  Retour
C'est bon on peut retourner au bercail !!


Monsieur, la prison il connait, les allers retours il les connait aussi ! A tel point que les surveillants ne se rendent pas compte qu'il est sortie...
Il est tellement dispersé à tel point, qu'il nous perd dans ses méandres, dans ses histoires, dans ses mensonges qui ne sont en définitifs qu'un moyen de protection...
L'héroïne, le sheet, les benzo il connait à tel point qu'il ne peut pas faire sans...
Refuge diabolique contre une réalité trop brute ?

Pourtant, il le souhaite, il le souhaite plus que tout c'est une question vitale. Alors on commence ! On commence mais on ne sait pas bien quoi !

Une injonction "faut me trouver quelques choses sinon je vais crever en sortant de ce trou à rat". Point de départ.

Jérémy

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