mardi 21 janvier 2020

Vous avez dit présentation ?

RECONVERSION épisode 1


Reconversion, nouveau métier, nouveau défi, nouvelle passion. Education Nationale, institution bien rodée, pour rendre les jeunes cultivés : des puits de connaissances… AESH, acronyme savant pour désigner le métier d’Accompagnant pour Élèves en Situation de Handicap. Mélange de scolarité et d’éducation ou plutôt d’aide, de soutien. De la maternelle au lycée, de 3 à 18 ans et parfois plus pour les redoublants et multi-redoublants.


Vous avez dit présentation ?


Histoire d’un trentenaire, presque quadra, reconverti, sans expérience, sans formation dans le domaine, que l’on balance sans aucun complexe dans une classe de 35 ados en 2nde. Reconversion, nouvelle prise de poste sans présentation à la classe, aux professeurs principaux, aux jeunes intéressés... Vous savez ceux en situation de handicap. A peine quelques conseils divulgués lors de l'entretien d'embauche : « Vous verrez, il faudra se frayer un chemin, aller vers les profs, le chef d’établissement et le CPE (Conseiller Principal d’Education… encore une étrange signification…) pour connaître davantage les élèves, les appréhender, apprendre le fonctionnement de l’établissement. » Qu’ils disent à l’éducation nationale. […institution bien rodée…]


Pourtant après de longues vacances d’été, la rentrée des classes est un moment sensible pour tout jeune. L’introduction au lycée pour un nouvel élève se prépare. Et, bien non, la présentation « officielle » entre l’AESH et le jeune accompagné aura lieu dans le couloir entre 2 cours avec la présence du CPE. Et l’emploi du temps ? Inexistant ! Personne ni à l’administration (CPE), ni les élèves en question, ni leurs parents, ni même en haut lieu (enseignant référent de l’éducation nationale ou proviseur du lycée de rattachement) ne savent quand le vieux viendra. […institution bien rodée…] Vous penserez certainement, à juste titre, "Personne ne l'a obligé à choisir ce métier..."


Imaginez tout de même, le traumatisme pour un ado presque adulte (et pour le prof qui évidemment n'est pas informé en amont de la présence de l'AESH !) de voir débarquer comme une fleur en début de cours, le sourire forcé, un genre de tuteur. Qui plus est devant tous les camarades de classe. Il n’en a peut-être même pas le souhait, ce sont ses parents qui pour son bien, pensent-ils, en ont fait la demande. C’est donc sans transition qu’un inconnu barbu de 38 ans s’assoit (lorsqu’une chaise et une table sont prévues pour lui, ce qui est très rare) tout proche du jeune pour une quinzaine d’heures de cours par semaine. […institution bien rodée…]
A suivre...
                                                                                                                                         
                                                                                                                                                      Nicolas

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